Transcription de l'oraison funèbre de Léon ANTOINE





Accueil > Au fil des siècles > Guerre 14-18 > Oraison funèbre - Lettres

 

Extrait de l'oraison funèbre

 

Mesdames, Messieurs,

Au nom de la Municipalité, au nom de toute la population de Williers, je viens apporter un suprême adieu à Léon ANTOINE, sergent au 150e Régiment d'Infanterie, décoré de la croix de guerre, un de nos héros du village, mort pour la France, des suites de blessures à l'hôpital de Verdun, le 26 juin 1916.

Sergent au moment de la déclaration de la guerre, Léon ANTOINE partit au 350e le 10 août 1914. Blessé au combat d'Etrepilly le 7 septembre 1914, il fut évacué. Il rejoignit le 350e le 8 avril 1915. Le 4 janvier 1916, il fut détaché au peloton d'instruction, puis réintégré à la 24e compagnie le 25 avril 1916. Le 25 mai 1916, Léon Antoine fut atteint aux jambes par les éclats multiples d'une grenade française échappée des mains d'un soldat maladroit. Evacué, opéré, il mourut le 26 juin 1916.

Mon cher Léon, au village, tu ne comptais que des amis. Ton bon caractère, ton ardeur au travail avaient su t'attirer toutes les sympathies. Le jeune homme droit que nous avons connu fut un héroïque poilu; ainsi en témoigne cette citation à l'ordre du jour de l'armée du 17 février 1916 :

"Ayant pris le commandement des grenadiers de sa section après la mort du sergent qui les commandait, s'est particulièrement distingué en explorant seul et à longue distance plusieurs boyaux organisés par les Allemands."

Dors en paix, mon cher Léon dans le cimetière de ton village natal, dors auprès de ton frère Emile, comme toi mort pour la France.

Déjà le 27 mai de cette année, nous avons tous pieusement accompagnés, dans ce même cimetière, les restes glorieux de ton frère et, comme à toi, nous lui avons apporté l'expression de toute notre reconnaissance et de notre admiration.

A tes chers Parents, j'apporte, au nom de la Municipalité et des habitants de la Commune, le témoignage de notre douloureuse sympathie. Madame et Monsieur ANTOINE ont donné à la France, deux fils dont ils pouvaient être fiers. Nous nous associons à leur immense douleur. Mais qu'ils puissent être assurés que nous sommes de cour avec eux, que nous sommes fiers de compter ces héros parmi les enfants du village et que nous conserverons toujours le souvenir des 2 frères morts pour le plus sainte des causes.

Nos pensées vont aussi, en cette dernière cérémonie de ré-inhumation aux autres héros de la commune dont les sépultures sont inconnues et qui sont ensevelis à l'endroit même où ils ont combattu, dans cette terre de France bouleversée par les obus et arrosée de leur sang.
Nous les associons tous dans une même pensée d'admiration et de reconnaissance et nous adressons à leur vieux parents nos condoléances les plus sincères et les plus attristées.

Toi, mon cher Léon, repose en paix, adieu.

Accueil > Au fil des siècles > Guerre 14-18 > Oraison funèbre - Lettres