Il existe à notre connaissance deux monographies sur la commune de Williers, une redigée par Jean-Baptiste Favier et l'autre, plus détaillée par Jean-Baptiste Danloy (tous deux instituteurs à Williers).
Voici la transcription du texte de Danloy daté de 1888.
Les ouvrages qui font mention de Williers sont :
Voici les notes recueillies dans ces ouvrages :
Williers, 2eme étage du terrain liassique, calcaire sableux, calcaire argileux, moellons; pierre à chaux plus ou moins hydraulique ; marne argilo-sableuse.
La commune a toujours porté le même nom; mais l'orthographe en a subi les variations suivantes : Willare, Vuilliers, Wuilliers, Willieres, Williers .
On trouve sur le territoire de Williers les lieuxdits suivants : (note :A compléter)
Les lieuxdits non portés sur le plan cadastral : Le Château, la Queue des Poissons, le Neuve-Voie.
En | 1841, | la commune comptait | 244 |
habitants |
1846 | 246 |
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1851 | 299 |
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1856 | 246 |
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1861 | 248 |
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1866 | '' |
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1871 | '' |
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1876 | 202 |
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1881 | 208 |
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1886 | 224 |
En | 1843, | il y a eu dans la commune de Williers | 11 |
naissances | 2 | mariages | 8 |
décès |
1844 | 4 |
1 | 7 |
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1845 | 6 |
1 | 4 |
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1846 | 4 |
- | 6 |
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1847 | 3 |
1 | 7 |
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1848 | 7 |
3 | 14 |
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1849 | 3 |
1 | 4 |
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1850 | 6 |
2 | 3 |
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1851 | 7 |
5 | 8 |
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1852 | 6 |
1 | 6 |
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1853 | 7 |
- | 7 |
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1854 | 9 |
1 | 7 |
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ce tableau est complété jusqu'en 1887
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Les habitants de Williers sont en général d'une assez grande taille. Ils sont robustes, durs à la fatigue. Leur nourriture est simple et peu variée : du pain, des pommes de terre, du lard et du café au lait la composent en grande partie. Ils font 5 repas, dont trois se composant exclusivement de café au lait dans lequel on fait tremper du pain.
Les boissons spiritueuses ne sont pas d'un usage journalier; beaucoup de gens ne boivent jamais de bière et personne ne boit de vin.
Si quelques hommes vont au cabaret le dimanche, ils dépensent très peu et boivent au moins aussi volontiers l'eau-de-vie que la bière,
Les habitants de Williers ne vivent pas très vieux : sur une population de 224 habitants, je compte à peine trois ou quatre personnes dépassant 70 ans.
Presque tous sont propriétaires de leur maison et de quelques champs. Ils nourrissent une vache, une chèvre et quelques porcs, et ils vivent ainsi à peu près de ce qu'ils ont chez eux, mais sans voir d'argent ou presque pas. Aussi l'argent est-il très rare à Williers. Un ouvrier de la ville serait bien étonné de l'importance que l'on attache ici à une pièce de cinquante centimes.
Les seuls jeux connus dans le village sont les cartes et les quilles : les cartes pour les longues soirées d'hiver, les quilles pour l'été.
Le langage est un dur patois à peine intelligible pour qui n'aurait jamais entendu parler que le français.
Les gens savent généralement lire et écrire; mais là se borne toute leur instruction.
Le village de Williers, situé à l'extrême frontière et éloigné de 12 kilomètres de la ligne de chemin de fer de Sedan. Carignan, Montmédy, a relativement peu souffert de l'invasion allemande. Il a été cependant soumis à des réquisitions de fourrage, de grain, d'avoine. Les Allemands ont aussi réquisitionné des chevaux, des voitures et des hommes pour leurs convois,
Les hommes à leur retour ont rapporté dans le pays la petite vérole qui a fait d'assez grands ravages. Il y eu en 1871, treize décès, et la moyenne des décès a été de 4 par an pendant les 15 dernières années.
La voie romaine de Reims à Trèves traverse le territoire de Williers. Elle passe exactement au pied d'une ruine romaine appelée dans le pays « le Château ». Il ne reste du Château qu'un pan de muraille.
La disposition du pays ferait supposer que ce château défendait un camp romain situé sur l'emplacement même du village,
En effet, Williers est construit sur un plateau au sommet d'une colline aux pentes escarpées, et il n'est accessible que d'un seul côté, précisément à l'endroit ou se trouve la ruine.
Ce qui démontre que les Romains ont fait ici un séjour prolongé, c'est le nombre de pièces romaines que l'on y a retrouvées et qu'on y retrouve pour ainsi dire chaque jour.
La commune possède une petite église. Le patron est saint Barthélémy. On célèbre la fête patronale le dimanche qui suit le 24 août.
Le bâtiment, qui date de plusieurs siècles, est en maçonnerie tout unie, et ne présente absolument rien de remarquable. Il y a trois autels en vieux chêne, ornés de colonnes et de dorures. L'ensemble est d'un assez bel effet décoratif.
La cloche actuelle a été fondue en 1828.
Voici les inscriptions qu'elle porte :
L'an 1828, j'ai été bénite par M. Collin, curé de Williers et fondue par les soins de M. Lamotte, maire de ladite commune
Chevresson et Bague fondeurs.
Il n'y a qu'une seule école : le bâtiment est neuf et date de 1873. Il comprend au rez de chaussée : 1er la salle de classe de 8m de longueur, 5 m de largeur et 4m de hauteur; elle est plancheiée et plafonnée; 2e une cuisine de 5 m de longueur, 4 m de largeur et 3m60 de hauteur, d'une laverie.
A l'étage, il y a quatre pièces : une salle de mairie, un cabinet pour les archives et deux chambres pour le logement de l'instituteur. La salle de mairie a 5 m de long sur 4 de large et les deux chambres ont les mêmes dimensions.
Il y a au levant une cour fermée de 9 m de large sur 11 m de long et derrière la maison, au sud, un jardin de 18 ares, dont une grande partie n'est pas cultivable.
1er D'après les documents antérieurs à 1833
Je ne trouve pas de trace de nominations d'instituteur avant 1819. Cependant, il y avait une école; elle fut réparée en 1812.
D'après une délibération du Conseil Municipal de Williers de 1819, et aussi d'après la tradition, l'école n'était tenue que quelques mois d'hiver. Le reste du temps, l'instituteur retournait chez lui.
Délibération du Conseil municipal du 7 9bre 1819.
Le conseil a délibéré sur le traitement de l'instituteur Dieudonné Rollin. «Ledit Rollin commencera les écoles le 8 9bre présent mois et continuera un terme de quatre mois au moins et cinq mois au plus, et enseignera tous les enfants qui s'y présenteront en qualité d'instituteur primaire, moyennant que chaque écolier payera de chaque fin de mois savoir : vingt-cinq centimes ceux qui ne sauront pas lire, et cinquante centimes ceux qui liront et écriront.»
Les indigents étaient à la charge de la commune qui garantissait audit instituteur la somme de vingt-huit francs par mois. - C'est à dire que si la rétribution ne produisait pas cette somme, la commune la complèterait.
L'instituteur s'engage à répondre la messe les jours de dimanche et fêtes et à chanter les vêpres, aussi de dire la prière tous les jours de carême.
Faute de remplir lesdits engagements, il lui sera fait une diminution sur son traitement à proportion de ce qu'il aura négligé.
2e Depuis 1833
La loi du 30 juillet 1833 fixe le traitement de l'instituteur à 200 francs.
Le 15 août 1839, le conseil municipal, considérant que la nouvelle loi augmente de 80 francs le traitement de l'instituteur, décide qu'il doit y avoir une diminution sur les dossiers traités conclus avec lui, et arrête ainsi qu'il suit la rétribution scolaire :
Elèves ne sachant pas lire : vingt cinq centimes
Elèves apprenant à écrire et à calculer : trente-cinq centimes par mois.
Noms des instituteurs depuis 1833, traitements, nombre d'élèves, discipline, etc.
1833 M. Ravigneaux, breveté pour l'enseignement primaire. Suivant délibération du Conseil municipal du 10 mai 1833, il est alloué à M. Ravigneaux une indemnité de logement de 60 francs parce qu'il tient l'école chez lui. Son traitement total était alors de 260 francs, sur lesquels 133 francs sont payés par la commune et le reste par le département et l 'Etat.
En 1834, M. Libert Rondache a été nommé membre du comité local de surveillance. Ce comite était ainsi compose : M. Lamotte, maire, M. le curé et M. Libert Rondache, notable. Il avait des pouvoirs très étendus sur l'instituteur et sur l'enseignement.
1839 M. Defrance, élève de l'école normale a été présenté par le Conseil municipal au comité supérieur de l'arrondissement de Sedan. Une délibération du 13 avril 1840 porte le traitement de M. Defrance a 250 francs.
Il parait que M. Defrance avait un moyen disciplinaire extraordinaire. Voici en quoi il consistait :
Il avait pratiqué un trou au plancher supérieur de la salle. A l'occasion, il faisait descendre une corde par ce trou. Une personne de sa famille ou une autre était à l'étage et tenait le bout de la corde. Alors il attachait l'élève récalcitrant à la corde et commandait d'une grosse voie : «Bon Dieu, enlevez-le». Sur quoi l'élève épouvanté commençait son ascension vers le plafond.
On me raconte que cette punition inspirait aux enfants une profonde terreur.
Le même M. Defrance ou peut être un de ses successeurs avait inventé autre chose encore.
Aux punitions ordinaires : faire présenter les doigts pour recevoir les coups de baguettes, mettre à genoux sur l'arrête d'un morceau de bois, faire tenir à bras tendus un volume pendants plus ou moins longtemps etc., il avait ajoute celle-ci, qui, ce me semble, ne manque d'originalité. Il pratiquait un trou dans une table à l'aide d'une vrille, enfonçaient dans le trou une mèche des cheveux de l'élève et les serrait au moyen d'une cheville. L'élève devait rester attaché ainsi ou s'arracher les cheveux.
1841 M. Leduc a été présenté le 8 aout 1841 comme remplaçant de M. Defrance.
Le 1 er 7bre 1841, la rétribution scolaire fut ainsi fixée par délibération du Conseil municipal :
Trente centimes pour les élèves qui apprennent à lire,
Soixante centimes pour les élèves qui apprennent à lire et à écrire,
Quatre-vingt centimes pour ceux qui apprennent aussi l'arithmétique.
Il est dit dans cette délibération que le nombre moyen des élèves est de quarante et qu'il s'élève à soixante et au dessus en hiver.
L es élèves se présentaient jusqu'à 18 ans.
1842 9 8bre. Présentation de M. Lefèvre comme instituteur.
1843 10 mars, Demande du Conseil municipal du quart de réserve pour l'agrandissement indispensable de la salle d'école.
1844 27 février Location de la maison d'école pour un bail de trois années.
1845 Présentation par M. le Sous Préfet, de M. Guillaume de Messincourt comme instituteur.
Nouvelle demande d'agrandissement de l'école.
1848, 25 8bre, M. Gaignieres de Saint Menges fut nommé instituteur à Williers.
1849 M. Virolles Charles de Messincourt succède à M. Gaignieres. Cet instituteur fut longtemps en désaccord avec le maire, M. Lamotte, qui chercha par tous les moyens à le faire partir. M. le maire avait même pris les clefs de l'église et M. Virolles faisait le tour du village avec une clochette pour annoncer l'heure de l'école.
M. Virolles fut enfin destitué par l'autorité, mais il fallu l'assistance de la gendarmerie pour le faire déménager.
On fut oblige de porter son mobilier dans la rue.
En 1851, il y avait 49 élèves payants et 7 gratuits et la rétribution scolaire a produit net 96f 25.
En 1852, la rétribution se monte à 79f30 - Instituteur M. Poncelet.
1854 Instituteur M. Guillaume de Messincourt.
D'un résumé des rôles de la rétribution scolaire il résulte qu'il revenait à MM. Viroles et Poncelet, instituteurs, 79f30 pour l'année 1852.
Il n'est rien porté pour les 2 e et 3 e trimestres. Pour le 4 e trimestre, il n'a été recouvré que 1f30.
A cette époque, on ne fréquentait donc l'école que pendant 3 ou 4 mois de l'année, décembre, janvier février mars.
1856-59 Instituteur M. Favier.
M. Favier recevait de 55 à 60 élèves, dont 7 ou 8 gratuits. Le traitement des instituteurs était de 600f à partir de 1850.
1859 Instituteur M. Grafteaux, décédé à Williers, traitement 600F
1861 " M. Roynette Gustave, "
1862 " M. Drouin, "
1866 " M. Lefèvre, "
1867 " M. Collignon Fréderic Edmond de Villy.
Cet instituteur est décédé à Williers en 1881, laissant 8 orphelins. Il recevait un traitement de 1200 francs.
1881-1888 Instituteur M. Danloy J.B. Edouard. Traitement 1000 francs.
Remarques diverses
A Williers - Décembre 1888L'instituteur
Danloy
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